Informations sur le thème promotion de la santé et prévention
Les informations suivantes sont, selon l’Assemblée Citoyenne 2025, importantes pour discuter du thème «Promotion de la santé et prévention»
Défis systémiques dans le système de santé
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Le système de santé actuel est axé sur le traitement réactif des maladies et pas assez sur la préservation et la promotion proactives de la santé.
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En Suisse, la promotion de la santé et la prévention sont organisées de manière très centralisée au niveau fédéral, ce qui entraîne des inégalités dans la mise en œuvre entre les cantons. La coordination entre les différents acteurs du système de santé est également insuffisante.
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Il n’existe pas de base légale au niveau national per- mettant d’aborder et d’encourager la promotion de la santé et la prévention de manière coordonnée.
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La mise en œuvre de nombreuses mesures de préven- tion échoue en raison de résistances politiques. Les intérêts des groupes de pression empêchent souvent une politique de prévention cohérente, car la santé et la maladie sont aussi un marché très lucratif. Il en va de même pour les produits nocifs pour la santé.
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Le système de santé suisse repose sur le principe d’une triple solidarité : entre jeunes et personnes âgées, entre malades et bien portants et entre riches et pauvres.
Prévention et promotion de la santé en Suisse
- La promotion de la santé et la prévention ne sont pas la même chose. La promotion de la santé améliore les conditions de vie pour que les gens restent en bonne santé, par exemple grâce à de l’air pur, une eau propre, des espaces verts, de l’activité physique ou une alimentation saine au quotidien. La prévention, en revanche, vise à prévenir les maladies de manière ciblée, par exemple par la vaccination ou des examens préventifs. Si ces deux approches sont complémentai- res, elles ont des priorités différentes.
- La promotion de la santé et la prévention commen- cent dès l’enfance. Plus la sensibilisation à la santé est précoce, plus il y a de chance d’obtenir des effets bénéfiques à long terme.
- Il est plus avantageux de prévenir les maladies que de les traiter. Investir davantage dans des mesures de prévention efficaces peut ainsi réduire les dépenses de santé à long terme.
- Des examens préventifs réguliers sont importants pour détecter les maladies à un stade précoce et éviter les cas graves de maladie.
- Des études scientifiques aux données probantes ont permis de déterminer quelles mesures sont efficaces et rentables pour prévenir les maladies non transmis- sibles, voir par exemple les « Best Buys » de l’Organisa- tion mondiale de la Santé (OMS).
- La responsabilité personnelle est importante. Mais la santé ne dépend pas seulement de l’individu, c’est aussi une responsabilité sociale. Il ne suffit pas d’en appeler aux personnes individuelles, il faut aussi pren- dre des mesures pour rendre l’environnement sain.
- La fondation Promotion Santé Suisse est une insti- tution nationale qui lance, coordonne et évalue des projets de promotion de la santé.
- Il existe une stratégie nationale de prévention des maladies non transmissibles. De plus, il existe déjà de nombreux programmes et mesures de prévention efficaces, mais leur mise en œuvre varie d’une région à l’autre et leur coordination est insuffisante.
- La synergie entre la médecine conventionnelle et les approches alternatives peut aider à préserver la santé. Si les médecins intègrent davantage la naturopathie et la médecine alternative, cela multiplie les possibilités de traitement global.
Coûts et financement de la promotion de la santé et de la prévention
- En Suisse, environ 80 % des coûts de la santé sont liés à des maladies non transmissibles, comme le cancer, le diabète et les maladies cardiovasculaires. Un mode de vie sain permettrait d’éviter ou de retarder près de la moitié des maladies non transmissibles.
- En 2022, un total de 92,9 milliards de francs a été dé- pensé pour le système de santé. Les traitements et les soins dispensés dans les cabinets médicaux, les hôpitaux et les foyers sont les plus coûteux (environ 65 %). L’évolution démographique (vieillissement de la population) entraîne par ailleurs une augmentation des dépenses liées aux maladies chroniques et aux soins de longue durée.
- La majeure partie des dépenses du système de santé est supportée par les ménages (environ 60 %). La Con- fédération, les cantons et les communes financent en- viron 32 % des coûts. Les entreprises et autres sources de financement prennent en charge environ 8 % des dépenses de santé.
- Seule une petite partie des dépenses totales de santé est consacrée à la promotion de la santé et à la pré- vention. Entre 2016 et 2019, la part des dépenses con- sacrées à la promotion de la santé et à la prévention a été d’environ 1,7 %. En 2022, les campagnes de vac- cination et de dépistage de la pandémie du Covid-19 ont fait grimper cette part à environ 4,2 % du total des dépenses de santé.
- En 2022, la majeure partie des dépenses de préven- tion, soit 61 %, a été consacrée à des prestations de prévention des maladies transmissibles en raison de la pandémie de coronavirus (entre 2016 et 2019, cette part était nettement plus faible, comprise entre 7 et 11 %). Environ 20 % ont été consacrés à l’information et à la sensibilisation de la population en 2022. Envi- ron 18 % des dépenses de prévention se répartissai- ent sur des mesures de prévention dans les domaines des addictions, de la santé mentale, des accidents et blessures et de l’activité physique et de l’alimentation.
- Les coûts engendrés par les maladies transmissibles sont relativement faibles. Cela s’explique notamment par l’efficacité des mesures de prévention.
- Les prestations de promotion de la santé et de pré- vention sont financées par différentes sources (no- tamment la dîme de l’alcool, le fonds de prévention du tabagisme, la fondation Promotion Santé Suisse). L’hétérogénéité de la structure de financement rend difficiles l’utilisation efficace des ressources disponib- les et l’exploitation de synergies.
Compétences en matière de santé de la population résidente suisse
- Beaucoup de gens ne savent pas exactement com- ment fonctionne le système de santé suisse. Près de la moitié de la population suisse a ainsi des difficultés à gérer les informations sur la santé et à s’y retrouver dans le système de santé.
- Les compétences en matière de santé sont essen- tielles pour que les gens puissent prendre de bonnes décisions pour leur santé. Il existe déjà de nombreuses informations et offres en matière de santé, mais elles sont souvent méconnues ou difficiles à comprendre. Les groupes de population défavorisés sont particuliè- rement mal desservis. Pour que davantage de person- nes puissent renforcer leurs compétences en matière de santé, les informations doivent être compréhensi- bles, accessibles et mieux communiquées.
- L’éducation à la santé est un moyen simple et peu coûteux de sensibiliser les gens à leur santé et de leur transmettre des connaissances importantes. Elle ga- rantit que toute personne, quelle que soit sa situation sociale ou financière, puisse recevoir les mêmes infor- mations et ainsi mieux prendre soin de sa santé.
- Chaque personne peut contribuer à sa propre santé en apportant de petits changements à son propre mode de vie. Cela implique notamment de faire beaucoup d’exercice, de manger sainement, de dormir suffisamment et d’avoir de bons contacts humains. En adoptant un mode de vie sain, on pourrait éviter ou retarder l’apparition d’une grande partie des maladies non transmissibles.